Littoral aquitain : de nouvelles projections de l’érosion jusqu’en 2050 13 décembre 2016

Trois ans après les tempêtes exceptionnelles de l’hiver 2013-2014, l’Observatoire de la Côte Aquitaine publie une nouvelle connaissance de l’érosion sur le littoral de l’ex-Aquitaine.

Erosion des plages et des dunes, mouvements de terrain, submersions marines… L’hiver 2013-2014 a, de par son caractère exceptionnel, durement marqué le littoral aquitain. Des reculs de 10 à 20 mètres ont été enregistrés sur certains secteurs, et jusqu’à 40 mètres sur les plages de Soulac-sur-Mer dans le Médoc. Les projections de recul du trait de côte à l’horizon de 2040, établies dans un précédent rapport publié en 2011 par l’Observatoire de la Côte Aquitaine, ont ainsi été dépassées à la suite de cette succession exceptionnelle de tempêtes.

Aujourd’hui, l’Observatoire de la Côte Aquitaine publie une nouvelle projection de l’érosion du littoral aquitain, depuis l’estuaire de la Gironde au Nord, jusqu’à la Bidassoa au Sud (270 km), en vue d’analyser les possibles positions futures du trait de côte.

Le rapport 2016 (document téléchargeable en bas de l’article) répond à un besoin d’actualiser la connaissance notamment à la suite des tempêtes 2013-2014, dont les impacts ont modifié la compréhension de l’aléa érosion. Il permet également de contribuer à l’actualisation de la stratégie régionale de gestion de la bande côtière, animée par le GIP Littoral Aquitain.

Vers un recul de la côte sableuse de respectivement 20 et 50 mètres en 2025 et 2050

Alors que le précédent rapport de 2011 cartographiait l’évolution du trait de côte aux horizons 2020 et 2040, celui de 2016 établit des projections pour 2025 et 2050.

L’étude précédente avançait un taux d’érosion du trait de côte de 1 à 3 m/an sur la côte sableuse. Aujourd’hui, la dernière actualisation conclut à une hausse globale de ces valeurs, et fait état de reculs moyens de 2,5 m/an en Gironde et de 1,7 m/an dans les Landes.

Sur la côte sableuse (de la Pointe du Médoc à l’embouchure de l’Adour), l’érosion chronique ainsi estimée est de l’ordre d’en moyenne 20 et 50 mètres respectivement pour les horizons 2025 et 2050, à laquelle s’ajoute un recul lié à un événement majeur en général de l’ordre de 20 mètres.

En Gironde, les faibles taux d’érosion se trouvent à partir du sud de la commune de Lacanau jusqu’au nord de Lège-Cap-Ferret. Ils sont plus dispersés le long de la côte landaise, bien qu’ils prédominent au sud du département : de Moliets-et-Maâ jusqu’à Soorts-Hossegor. Les forts taux d’érosion sont essentiellement situés dans les zones d’embouchure : de la Pointe de la Grave à la Pointe de la Négade (Médoc), du Cap-Ferret à Biscarrosse et du Gouf de Capbreton à l’Adour.

A l’horizon 2025, la superficie du littoral exposé à l’aléa érosion sur la côte sableuse s’élève à 10,9 km2, soit près de 991 terrains de football. En 2050, 20,6 km2 de littoral sableux seraient concernés, soit l’équivalent de 1873 terrains de football.

Les reculs sont moins conséquents sur la côte rocheuse (de l’embouchure de l’Adour à celle de la Bidassoa). Le taux d’évolution est aujourd’hui en moyenne de 25 cm par an. Aux horizons 2025 et 2050, les valeurs moyennes de recul sur les secteurs rocheux sont respectivement de l’ordre de 10 m et 27 m en incluant un événement de mouvement de terrain majeur. Les surfaces exposées à l’aléa recul du trait de côte sont de 0,47 km² à l’horizon 2025 et de 1,12 km² à l’horizon 2050.