La Dune du Pilat culmine à 110,5 mètres, soit + 1,30 m en un an 12 juillet 2017

109,2 mètres. Telle était la hauteur, relevée en 2016, du monument naturel exceptionnel que représente la Dune du Pilat. Au printemps 2017, le point culminant de la Dune a été enregistré à 110,5 m, soit + 1,30 m par rapport aux mesures de 2016 réalisées à la même époque. Son évolution vient d’être étudiée dans le cadre des actions de suivi menées par l’Observatoire de la Côte Aquitaine depuis 2002. Explications.

Les experts de l’Observatoire de la Côte Aquitaine arpentent chaque année les sommets de la Dune du Pilat (lors des mesures, ils parcourent l’équivalent de 7 fois la montée de la Dune en une journée), un « tas de sable » devenu monument naturel exceptionnel par ses dimensions, son évolution et sa fréquentation touristique (2 millions de visiteurs par an, source : Syndicat mixte de la Dune du Pilat).

Depuis 2002, l’Observatoire de la Côte Aquitaine mène des études topographiques et de photos interprétations afin de comprendre les différents processus d’évolution de la Dune. Ces derniers sont au nombre de deux et façonnent la Dune au fur et à mesure des années :

  • le phénomène d’érosion / accrétion : actif au niveau du trait de côte (soit l’espace de jonction entre la terre et la mer) ;
  • le phénomène dit d’avancée dunaire (la Dune se déplace vers la forêt) : principalement causé par les vents dominants (Ouest) qui transportent chaque jour des millions de grains de sable.

+ 1,30 m en un an

La Dune du Pilat culmine, en 2017, à 110,5 mètres dans sa partie centrale contre 108,9 mètres en 2011 et 109,2 m en 2016. À noter que la crête n’est pas le témoin général de l’évolution de la dune. Celle-ci est très mobile et peut rapidement se déplacer (avancer ou reculer) au gré du vent, sans toutefois témoigner directement de son avancée vers la forêt, de même que cette altitude peut varier rapidement d’un jour à l’autre.

Un des agents de l’OCA pendant la mission de suivi sur la Dune

Depuis 2011, les changements notables concernent le trait de côte. Son évolution se divise en trois secteurs :

  • Le Nord : zone généralement marquée par une très forte érosion.
  • La partie centrale : une zone habituellement stable voire en accrétion (qui avance vers la mer).
  • Le Sud : cette zone est généralement stable ou en érosion mais moins impactée que la partie nord.

Inversion du phénomène d’érosion entre le Nord et le Sud

Depuis le début des levés DGPS, la partie nord de la Dune du Pilat est en érosion chronique avec un recul moyen de 4 mètres par an. L’érosion semble s’être stabilisée entre 2016 et 2017 au niveau notamment de la Corniche. Elle est ainsi plus faible que l’an passé. Cela peut s’expliquer par la configuration générale des passes du Bassin, en particulier par une position du banc d’Arguin plus favorable à la protection du rivage contre les fortes conditions hivernales d’agitation marine. Il est également possible que les conditions météo-marines aient été plus clémentes.

Dans la partie centrale, le phénomène d’accrétion du pied de dune se poursuit avec la formation d’une « banquette », soit une couche de sable qui se forme avec l’apparition de végétation.

Au sud, le phénomène d’érosion s’est inversé. Cette zone, généralement moins touchée que la partie nord, affiche une érosion marquée depuis 2016. Le recul moyen est de 2 mètres cette année, avec des reculs par endroit de 6 mètres. Là encore, l’explication pourrait venir de la combinaison de la position du banc d’Arguin, de la direction des vagues et des courants de marée.

Une limite dune / forêt en lien avec les phénomènes observés sur le trait de côte

La limite dune / forêt est restée assez stable entre 2016 et 2017 au nord de la Dune. Le phénomène d’avancée dunaire est plus marqué au sud, avec un recul de 3 mètres par an en direction de la forêt. Ces phénomènes d’érosion et d’accrétion sont visibles dans la figure 3D de la Dune du Pilat, ci-dessous. Cette figure a été réalisée à partir de données Lidar (2005 - 2012 - 2014 - 2016) et représente l’évolution de la Dune du Pilat de 2005 à 2016. L’érosion y est symbolisée en bleu, tandis que l’accrétion est en rouge.

Vous pouvez zoomer et vous déplacer à l’aide de la souris, ou encore, afficher / désafficher les différentes années.



Sources :

  • OCA, BRGM
  • Lidar 2005, SIBA
  • Lidar 2012, IGN
  • Lidar 2014, IGN / BRGM
  • Lidar 2016, IGN / BRGM

Quel état pour les plages en ce début d’été ?

Le paysage côtier de l’ex-région Aquitaine fut fortement impacté pendant l’hiver 2013-2014 : recul du trait de côte, abaissement des plages, dégradation des ouvrages… L’hiver 2014-2015 fut plus clément et permit aux plages de se ré-engraisser progressivement. Aujourd’hui, au début de l’été 2017, le constat est rassurant. L’hiver 2016-2017 fut favorable dans la continuité de l’hiver précédent et contribue à ce que, petit à petit, les stigmates de l’hiver 2013-2014 s’effacent.

Deux événements tempétueux ont tout de même eu lieu pendant l’hiver : le week-end du 3 au 5 février et le 28 février 2017. Du fait de plages très chargées en sable avant la phase de tempêtes, de faibles coefficients de marées et d’une période relativement longue entre les deux événements (un peu moins d’un mois, ce qui laisse le temps aux plages de se reconstituer), aucune érosion anormale, falaise dunaire et attaque marine n’ont été observées.

Différents coups de vent de nord et de sud, ainsi qu’une houle importante pendant l’hiver, ont amené du sable sur les hauts de plage ou pied de dune, ce qui a permis au printemps de voir apparaître des dunes embryonnaires, soit la stabilisation d’une dune avec le développement de végétation sur le pied de dune. Des coins sableux se sont ainsi formés et ont permis notamment de masquer les nombreuses falaises dunaires formées sur le littoral aquitain pendant l’hiver 2013-2014 (cf exemple ci-dessous sur la plage du Grand Crohot à Lège-Cap-Ferret).

En ce début d’été 2017, les plages du littoral aquitain sont donc de manière générale en bon état d’un point de vue sédimentaire et devraient recevoir encore plus d’apports sableux (comme c’est généralement le cas en saison estivale). Bien que quelques plages subissent encore des érosions chroniques, si l’été se passe bien, le littoral aquitain devrait avoir des plages très chargées en sable et prêtes pour affronter le début de la mauvaise saison hivernale.

Le communiqué de presse est téléchargeable dans son intégralité ci-dessous.

La plage du Grand Crohot, à Lège-Cap-Ferret, en avril 2014
La plage du Grand Crohot, à Lège-Cap-Ferret, au printemps 2017

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Type Titre Chargé le Poids
Communiqué de presse OCA « La Dune du Pilat culmine à 110,5 mètres… » 11/07/2017 758.1 ko