L’hiver 2023-2024 sur le littoral néo-aquitain

Cette page vise à diffuser les observations réalisées par les membres du Réseau tempêtes de l’Observatoire de la Côte de Nouvelle-Aquitaine après l’été 2023 et durant l’hiver 2023-2024. Un résumé et une note de synthèse seront publiés après chaque événement tempétueux ayant fait l’objet d’un suivi par les membres de ce réseau. Un bilan général sera dressé à la fin de la saison hivernale.

Poste MNS de La Salie Nord à La Teste-de-Buch le 30/10/2023

Synthèse de l’état des plages post-été

Le suivi de l’état des plages après la saison estivale est un relevé effectué pour la première fois en fin d’été 2023 et qui a vocation à être renouvelé au cours des prochaines années. Ce relevé est assuré par 14 techniciens de terrain de l’Office national des forêts (ONF), membres de l’Observatoire de la côte de Nouvelle-Aquitaine (OCNA), sur l’ensemble des linéaires sableux de la région Nouvelle-Aquitaine où l’ONF intervient, soit plus de 300 kilomètres.

L’objectif est de disposer d’un état des lieux post-été (après les rechargements de plage naturels estivaux) de la capacité de la plage à pouvoir ou non protéger le cordon dunaire lors des tempêtes hivernales.

Pour obtenir un indice synthétique de l’état des plages post-été, deux zones ont été prioritairement décrites :

  • l’arrière-plage, définie ici comme la zone située au-dessus des laisses de haute mer moyenne ou au-dessus de la berme lorsqu’elle est présente ;
  • l’avant-plage, définie ici comme la zone de l’estran située entre le niveau de haute mer moyenne et le niveau de basse mer moyenne.
Schéma de la zone d’étude. Source : ONF

L’état des plages est alors classé en trois niveaux définis à dire d’expert par le pilote OCNA de ce suivi à partir des éléments fournis par les techniciens ONF :

  1. Correct : Les apports de sable estivaux sont présents et joueront un rôle de protection efficace de la dune lors des premières tempêtes hivernales ;
  2. Moyen : Les apports de sable estivaux existent mais sont trop limités pour protéger durablement la dune des premières tempêtes hivernales ;
  3. Faible : L’état des plages avant l’hiver présente des faiblesses anormales et la dune est en position de vulnérabilité face aux premières tempêtes hivernales ;

Les éléments qualitatifs et quantitatifs suivant sont utilisés pour attribuer le niveau d’état des plages aux différents linéaires de plage couverts par les relevés de l’ONF :

  • présence ou non d’une berme et type ;
  • hauteur et largeur de la berme ainsi que sa distance au trait de côte ;
  • forme de l’arrière-plage ;
  • présence de figures sédimentaires (marche, coin sableux, amorce de banquettes).

Sur l’ensemble de la zone d’étude plus de 50 % du linéaire de plage décrit est considéré comme « Correct », c’est-à-dire que les apports de sable estivaux pourront jouer un rôle de protection efficace. Les plages ayant un niveau moyen ou faible se répartissent le reste à hauteur de 25% chacune.

Répartition en kilomètres des niveaux d’état des plages après l’été 2023 sur l’ensemble du linéaire côtier suivi par l’ONF

La répartition par département fait apparaître de nombreuses disparités. En effet, le littoral des Landes n’est impacté qu’à moins de 5 % par un état des plages « Faible » (apport sédimentaire insuffisant) alors que ce taux dépasse le tiers du littoral pour les départements de Gironde et de Charente-Maritime.

Répartition en pourcentage des niveaux d’état des plages après l’été 2023 par département

Pour l’année 2023, le niveau d’état des plages suit un gradient nord/sud : il est globalement « Moyen » voire « Faible » en Charente-Maritime, majoritairement « Correct » en Gironde avec toutefois des sites en grand déficit sédimentaire. Enfin l’état des plages est très majoritairement satisfaisant dans les Landes avec très peu de sites en fort déficit.

Cartographie de la synthèse de l’état des plages après l’été 2023

Tempête Aline (20 et 21 octobre 2023)

La tempête Aline s’est traduite par des conditions de fort vent au cours des journées du 20 et 21 octobre 2023. D’abord à tendance sud-ouest le 20 au matin, le vent est ensuite passé plein ouest dans l’après-midi. Le 20 en fin de journée, le vent a atteint une vitesse moyenne supérieure à 60 km/h au niveau du Cap Ferret et de 50 km/h au niveau des phares de Chassiron et d’Anglet.

Carte de vent de la tempête Aline, le 20 octobre 2023 (sources : NCEP, EARTH). Encart gauche : niveau d’impact érosif prévu dans le bulletin de surveillance érosion de l’OCNA. Encart droit : carte de vigilance ″vagues submersion″ de Météo-France du vendredi 20 octobre 2023

De fortes vagues ont également touché l’ensemble du littoral régional au cours de ces 2 journées. Le pic de vagues a été atteint dans l’après-midi du 20, où des hauteurs significatives (maximales) de 5,5 m (9,5 m) et 7 m (12 m) ont été mesurées par la bouée Oléron Large et celle d’Anglet respectivement, ainsi qu’une période avoisinant les 12,5 s.

Ces conditions ont engendré des surcotes comprises entre 30 et 90 cm selon les secteurs, dans un contexte de coefficient de marée relativement faible (coefficient de 56 le 20 octobre après-midi). Les niveaux marins mesurés lors de la pleine mer du 20 octobre après-midi n’étaient donc pas particulièrement élevés avec :

  • 5,05 m CM (surcote de pleine mer de 36 cm) à La Cotinière à Saint-Pierre-d’Oléron ;
  • 4,48 m CM (surcote de pleine mer proche de 90 cm) à Arcachon-Eyrac ;
  • 4,20 m CM (surcote de pleine mer proche de 85 cm) à Bayonne-Boucau.

Les observations réalisées par les membres du Réseau tempêtes à la suite de cet évènement ont permis de réaliser une cartographie des impacts érosifs et des occurrences de submersion marine à l’échelle de la Nouvelle-Aquitaine (voir ci-dessous). Les principaux constats sont les suivants :

  • Le littoral de Nouvelle-Aquitaine a été moyennement impacté par la tempête Aline, avec des reculs dunaires observés essentiellement dans les zones connues pour être sensibles à l’aléa érosion. Ces reculs se concentrent sur les communes de La Tremblade, Lège-Cap-Ferret et La Teste-de-Buch. L’apparition de petites entailles dunaires a également été observée dans le Centre Landes sur les communes de Lit-et-Mixe et de Vielle-Saint-Girons.
  • En dehors de ces quelques secteurs, les impacts érosifs ont été mineurs, avec ponctuellement de légers abaissements du haut de plage et un lissage des bermes. La formation de coins sableux à l’interface plage-dune a aussi été observée ponctuellement en Gironde et de manière plus dense dans les Landes (cas de Biscarrosse, Mimizan et Sud Landes). Ces dépôts sédimentaires éoliens en pied de dune sont une des autres conséquences de cette première tempête.
  • Quelques débordements et franchissements de paquets de mer ont été constatés dans les communes de Lège-Cap-Ferret, Andernos-les-Bains, Lanton et Audenge.
  • Dans le bassin d’Arcachon, sous l’effet des forts vents, de très nombreux bateaux se sont décrochés de leurs corps-morts et se sont échoués sur le rivage.
  • Il n’a pas été porté à connaissance du Réseau tempêtes de mouvements de terrain pouvant être mis en relation avec le passage de cette tempête.

La note bilan relative à cet évènement Tempête Aline est téléchargeable ci-dessous. Une fiche dédiée à cette tempête a également été créée dans la base de données tempêtes, accessible depuis ce lien.

Cartographie des impacts (érosion/submersion) de la tempête Aline du 20-21/10/2023 sur le littoral de la Charente-Maritime, générée par la compilation des observations de terrain portées à connaissance des membres du Réseau tempêtes de l’OCNA
Cartographie des impacts (érosion/submersion) de la tempête Aline du 20-21/10/2023 sur le littoral de la Gironde, des Landes et du Pays basque, générée par la compilation des observations de terrain portées à connaissance des membres du Réseau tempêtes de l’OCNA

Tempête Céline (27 au 29 octobre 2023)

La tempête Céline s’est traduite par des conditions de fort vent d’ouest, les 27, 28 et 29 octobre 2023, avec des vitesses moyennes comprises entre 40 et 60 km/h, de la Charente-Maritime jusqu’au nord des Landes. Plus au sud vers le Pays Basque, les vitesses de vent étaient inférieures, ne dépassant pas les 35 km/h de moyenne.

Carte de vent de la tempête Céline, le 27 octobre 2023 (sources : NCEP, EARTH). Encart gauche : niveau d’impact érosif prévu dans le bulletin de surveillance érosion de l’OCNA. Encart droit : carte de vigilance ″vagues submersion″ de Météo-France du vendredi 27 octobre 2023

Elle s’est également traduite par des vagues énergétiques sur l’ensemble du golfe de Gascogne, caractérisées par des périodes comprises entre 12 et 13 s et des hauteurs significatives avoisinant les 5 m, mesurées au niveau des bouées Cap Ferret et Anglet. Les hauteurs maximales de vagues ont respectivement atteint des valeurs supérieures à 9 et 7 m au niveau de ces bouées.

Ces conditions ont engendré des surcotes de plusieurs dizaines de centimètres selon les secteurs, dans un contexte de forts coefficients de marée (103 le 28 octobre après-midi), élevant ainsi le plan d’eau à des niveaux très élevés. Lors de la pleine mer du 28 octobre après-midi, il a été mesuré les niveaux marins suivants :

  • 6,50 m CM (surcote de pleine mer de 50 cm) à La Cotinière, à Saint-Pierre-d’Oléron ;
  • 5,35 m CM (surcote de pleine mer proche de 70 cm) à Arcachon-Eyrac. A titre de comparaison le niveau atteint sur ce marégraphe lors de la tempête Xynthia était de 5,53 m CM ;
  • 5,10 m CM (surcote de pleine mer proche de 70 cm) à Bayonne-Boucau.

Les observations réalisées par les membres du Réseau tempêtes à la suite de cet évènement ont permis de réaliser une cartographie des impacts érosifs et des occurrences de submersion marine à l’échelle de la Nouvelle-Aquitaine (voir ci-dessous). Les principaux constats sont les suivants :

  • Le littoral de Nouvelle-Aquitaine a été assez fortement impacté par la tempête Céline, avec des reculs dunaires atteignant plusieurs mètres, dans de nombreux secteurs en Charente-Maritime, dans le Nord Gironde, sur les plages situées autour des passes du Bassin d’Arcachon et dans le Centre Landes.
  • L’érosion semble avoir été plus marquée en Charente-Maritime avec de longs linéaires érodés et la formation ou reprise de brèches dunaires, à la pointe de Gatseau et la pointe de la Coubre. Le sud de l’île d’Oléron affiche des reculs du pied de dune parmi les plus importants observés à l’issu de cette tempête avec des valeurs d’au moins 5 à 10 m.
  • Le Centre Gironde, le Nord et Sud Landes ont dans l’ensemble été épargnés par les reculs dunaires. Toutefois, des abaissements de plage notables et un lissage des bermes y ont été observés.
  • Des débordements et des franchissements de paquets de mer ont été constatés en de nombreux points en Charente-Maritime (Nieul-sur-Mer, la Tremblade), dans le Bassin d’Arcachon (Lège-Cap-Ferret, Arès, Andernos, Audenge, Lanton, Gujan-Mestras, Arcachon), dans le sud des Landes, au lac d’Hossegor et dans le Pays Basque (Anglet, Biarritz).
  • Il n’a pas été porté à la connaissance du Réseau tempêtes de mouvements de terrain pouvant être mis en relation avec le passage de cette tempête.

La note bilan relative à cet évènement Tempête Céline est téléchargeable en pied de page. Une fiche dédiée à cette tempête a également été créée dans la base de données tempêtes, accessible depuis ce lien.

Cartographie des impacts (érosion/submersion) de la tempête Céline du 27-29/10/2023 sur le littoral de la Charente-Maritime, générée par la compilation des observations de terrain portées à connaissance des membres du Réseau tempêtes de l’OCNA
Cartographie des impacts (érosion/submersion) de la tempête Céline du 27-29/10/2023 sur le littoral de la Gironde, des Landes et du Pays basque, générée par la compilation des observations de terrain portées à connaissance des membres du Réseau tempêtes de l’OCNA

Tempêtes Ciaran (2-3 novembre 2023) et Domingos (4-6 novembre 2023)

À la suite de la tempête Céline, deux tempêtes successives ont impacté le littoral de Nouvelle-Aquitaine et plus généralement les façades Atlantique et Manche - Mer du Nord.

La première tempête, Ciaran, a atteint la moitié nord de la France à partir du 1er novembre au soir avec une intensité maximale dans la matinée du jeudi 2 novembre. Des vents violents se sont abattus de la Gironde à la Charente-Maritime, avec des vents moyens entre 70 et 80 km/h et des rafales pouvant atteindre 100 à 110 km/h, enregistrés aux stations de Chassiron et du Cap Ferret. Dans les Landes et le Pays Basque, les vents étaient plus faibles, avec des vents moyens autour de 60 km/h et des rafales ayant atteint 90 km/h à Anglet. Ces conditions ont engendré des vagues particulièrement énergétiques, le jeudi 2 novembre au matin, avec un pic de houle d’environ 6-7 m mesuré aux bouées Cap Ferret et Anglet et de 8 m mesuré à la bouée Oléron. Ces conditions étaient associées à un coefficient de marée de 71. En conséquence, les niveaux marins mesurés ont été élevés sans toutefois atteindre des valeurs remarquables. Des niveaux marins maximums (et les surcotes maximales) ont été mesurés à 5,8 m CM (0,92 m) au marégraphe de la Cotinière, à 4,78 m CM (1 m) au marégraphe d’Arcachon-Eyrac, et à 4,43 m CM au marégraphe de Bayonne-Boucau.

Carte de vent de la tempête Ciaran le 2 novembre 2023 (sources : NCEP, EARTH). Encart gauche : niveau d’impact érosif prévu dans le bulletin de surveillance érosion de l’OCNA du 2 novembre 2023. Encart droit : carte de vigilance ″vagues submersion″ de Météo-France du 2 novembre 2023

La seconde tempête, Domingos, a atteint la Nouvelle-Aquitaine deux jours plus tard, avec un pic d’intensité dans la nuit du samedi 4 au dimanche 5 novembre. Les vents forts, localisés sur la Gironde et la Charente-Maritime, ont atteint, dans ces secteurs, des valeurs pics supérieures à celles observées durant la tempête Ciaran, avec des vents moyens mesurés à 90 km/h aux stations de Chassiron et du Cap Ferret et des rafales dépassant les 130 km/h au Cap Ferret. De même que pour la tempête Ciaran, les vagues mesurées en Gironde et en Charente-Maritime ont été particulièrement énergétiques voire exceptionnelles : des hauteurs significatives de vagues autour de 10 m et des hauteurs maximales dépassant les 15 m mesurées aux bouées Cap Ferret et Oléron. Malgré ces conditions, les coefficients de marée étant à la baisse (coefficient 42, le 4 novembre matin et 31, le 5 novembre matin), les niveaux marins atteints ont été très modérés, bien en-dessous des valeurs atteintes durant les tempêtes Céline et Ciaran. Des niveaux marins maximums ont été mesurés à 5,14 m CM au marégraphe de la Cotinière, à 4,42 m CM au marégraphe d’Arcachon-Eyrac et à 3,85 m CM au marégraphe de Bayonne-Boucau. Toutefois, la surcote maximale mesurée au marégraphe d’Arcachon-Eyrac, de 1,5 m, témoigne du caractère exceptionnel de l’évènement pour le secteur de la Gironde. En effet, il s’agit de la seconde valeur de surcote la plus forte enregistrée depuis l’installation du marégraphe après la tempête Klaus en 2009.

Carte de vent de la tempête Domingos le 4 novembre 2023 (sources : NCEP, EARTH). Encart gauche : niveau d’impact érosif prévu dans le bulletin de surveillance érosion de l’OCNA du 4 novembre 2023. Encart droit : carte de vigilance ″vagues submersion″ de Météo-France du 4 novembre 2023

Les observations réalisées par les membres du Réseau tempêtes à la suite de ces deux évènements ont permis de réaliser une cartographie des impacts érosifs et des occurrences de submersion marine à l’échelle de la Nouvelle-Aquitaine (voir ci-dessous).

Les principaux constats sont les suivants :

  • Le littoral de Nouvelle-Aquitaine a été assez fortement impacté par les tempêtes Ciaran et Domingos, avec des reculs dunaires de plusieurs mètres constatés sur l’Ile de Ré, en Gironde, sur les plages situées autour des passes du Bassin d’Arcachon et dans les Landes.
  • L’île d’Oléron semble avoir été épargnée en termes de recul du trait de côte, avec pas ou peu d’atteintes sur les cordons dunaires de sa façade océanique ouest.
  • Il n’a pas été remonté de dégâts particuliers en termes d’érosion marine et de submersion marine au sein du Bassin d’Arcachon.
  • Des franchissements de paquets de mer ont été constatés dans la commune de Biarritz, au niveau de la Côte des Basques.
  • Des érosions du pied de falaise ont été constatées en différents secteurs de la commune de Saint-Jean-de-Luz, contribuant à la poursuite de certains glissements de terrain et éboulements déjà connus.

Compte-tenu de la forte décroissance des coefficients de marée entre le 2 et le 6 novembre (de 71 à 29) et des niveaux d’eau maximums observés, il est vraisemblable que la majeure partie des impacts érosifs observés se soient produits lors de la première tempête Ciaran.

La note bilan relative à ces deux tempêtes est téléchargeable en bas de la page dans la rubrique « Documents ». Des fiches dédiées à chacune de ces tempêtes ont également été créées dans la base de données tempêtes, accessible depuis les liens dédiés à Ciaran et Domingos.

Cartographie des impacts (érosion/submersion) des tempêtes Ciaran (2-3/11/2023) et Domingos (4-6/11/2023) sur le littoral de la Charente-Maritime, générée par la compilation des observations de terrain portées à la connaissance des membres du Réseau tempêtes de l’OCNA
Cartographie des impacts (érosion/submersion) des tempêtes Ciaran (2-3/11/2023) et Domingos (4-6/11/2023) sur le littoral de la Gironde, des Landes et du Pays Basque, générée par la compilation des observations de terrain portées à la connaissance des membres du Réseau tempêtes de l’OCNA

Coup de mer du 13 décembre 2023

Cet évènement s’est caractérisé par des conditions de forts vents de nord-ouest, au cours de la journée du 13 décembre 2023, avec des vitesses moyennes mesurées à plus de 50 km/h en Charente-Maritime ainsi que dans le secteur du Sud Landes / Pays Basque, et allant même jusqu’à dépasser les 65 km/h en Gironde, au niveau du Cap-Ferret.

Carte de vent du coup de mer du 13 décembre 2023 (sources : NCEP, EARTH). Encart gauche : niveau d’impact érosif prévu dans le bulletin de surveillance érosion de l’OCNA du 13 décembre 2023. Encart droit : carte de vigilance ″vagues submersion″ de Météo-France du 13 décembre 2023

Il s’est également traduit par des vagues énergétiques sur l’ensemble du golfe de Gascogne, caractérisées par des périodes de 10 s et des hauteurs significatives avoisinant les 4 m, mesurées au niveau des bouées Oléron Large et Anglet dans la matinée du 13. Les hauteurs maximales de vagues ont atteint des valeurs supérieures à 8 m au niveau de ces bouées.

Ces conditions ont engendré des surcotes de quelques dizaines de centimètres selon les secteurs, dans un contexte de marée de vives-eaux (coefficient de 84 le 13 décembre après-midi), élevant ainsi le plan d’eau à des niveaux relativement élevés, sans toutefois être exceptionnels. Lors de la pleine mer du 13 décembre après-midi, il a été mesuré les niveaux marins suivants :

  • 5,50 m CM (surcote de pleine mer inférieure à 10 cm) à La Cotinière, à Saint-Pierre-d’Oléron ;
  • 4,85 m CM (surcote de pleine mer proche de 60 cm) à Arcachon-Eyrac ;
  • 4,59 m CM (surcote de pleine mer proche de 50 cm) à Bayonne-Boucau

Les observations réalisées par les membres du Réseau tempêtes à la suite de cet évènement ont permis de réaliser une cartographie de divers impacts (e.g. : érosion marine, submersion marine, mouvement de terrain) à l’échelle de la Nouvelle-Aquitaine (figures ci-dessous). Les principaux constats sont les suivants :

  • Le littoral a été significativement impacté par cet évènement, avec un rafraichissement généralisé des falaises d’érosion marine générées par les précédentes tempêtes de l’hiver 2023-2024 et l’occurrence de nouveaux reculs du pied de dune de quelques mètres dans les secteurs les plus sensibles à l’érosion (Nord Médoc, Nord Landes).
  • Le Centre Gironde (Hourtin – Le Porge), qui avait été relativement épargné par les précédentes tempêtes de l’hiver 2023-2024, a cette fois-ci été plus exposé à l’érosion marine avec l’apparition de nouvelles falaises et micro-falaises sur le haut de plage/pied de dune.
  • En Charente-Maritime, l’érosion marine semble s’être concentrée principalement sur le littoral au sud du pertuis de Maumusson et le long de la plage de la Grande Côte.
  • Il n’a pas été porté à la connaissance du Réseau tempêtes de situations de submersion marine par franchissements ou débordements.
  • Il n’a pas été porté à la connaissance du Réseau tempêtes de mouvements de terrain pouvant être mis en relation avec le passage de cette tempête.

La note bilan relative à cet évènement est téléchargeable en bas de la page dans la rubrique « Documents ». Une fiche dédiée à cet évènement a également été créée dans la base de données tempêtes, accessible depuis ce lien Coup de mer du 13 décembre 2023.

Cartographie des impacts du coup de mer du 13 décembre 2023 sur le littoral de la Charente-Maritime, générée par la compilation des observations de terrain portées à la connaissance des membres du Réseau tempêtes de l’OCNA
Cartographie des impacts du coup de mer du 13 décembre 2023 sur le littoral de la Gironde, des Landes et du Pays Basque, générée par la compilation des observations de terrain portées à la connaissance des membres du Réseau tempêtes de l’OCNA